Sites web, réseaux sociaux, messagerie, chat, inexorablement et quelque soit notre volonté les enfants seront amenés un jour à vouloir/devoir manipuler ces outils informatiques. Ils ont grandi avec l'ordinateur qui est pour eux un objet du quotidien au même titre que le téléphone mobile ou le lecteur de DVD.
En ce qui concerne le web cependant, la crainte des parents est d'autant plus grande qu'il est perçu -avec raison- comme une jungle inextricable et dangereuse sur lequel aucun contrôle ne peut être exercé. Plusieurs aspects sombres du réseau Internet viennent immédiatement à l'esprit de chacun lorsque l'on évoque le couple internet+enfants.
Il existe nombre de logiciels de filtrage sur le marché censés protéger nos chères têtes blondes des contenus malsains, mais lorsque l'on consulte les tests effectués ici ou là ils s'avèrent souvent perfectibles. Parallèlement à ces offres packagées d'autres méthodes sont décrites sur les forums, telles que la suppression des DNS et la bidouille du fichier hosts pour ne pointer que vers une liste de sites autorisés. Mais ce type de filtrage statique reste lourd à gérer.
La solution que je vous propose à l'instar des autres ne garantira pas un filtrage sûr à 100%, mais elle présente l'avantage de mettre en oeuvre un double mécanisme plus à même de resserrer les mailles du filet (tout en étant gratuite qui plus est).
Le premier niveau agit au niveau des DNS. Pour les néophytes DNS est l'acronyme de Domain Name System. Il s'agit d'un service établissant la correspondance entre une adresse IP et un nom de domaine. A la base en effet les ordinateurs reliés à Internet possèdent un identifiant numérique unique nommé adresse IP, présentée en IPv4 sous la forme xxx.xxx.xxx.xxx (par exemple 192.168.1.) L'utilisation de ces adresses numériques étant peu explicite un mécanisme a été mis en place pour permettre d'associer un nom de domaine, plus facile à retenir, à une adresse IP. Lorsque l'on tape l'adressse http://www.microsoft.com dans un navigateur, un serveur DNS est consulté et renvoie l'adresse IP de la machine associée à ce nom de domaine, en l'occurrence ici 207.46.232.182.
De base les deux serveurs DNS que votre ordinateur consulte sont ceux de votre FAI (Fournisseur d'Accès à Internet : Orange, Free, SFR, etc...), mais ce n'est nullement une obligation. Google par exemple propose ses propres serveurs DNS (8.8.8.8 et 8.8.4.4) que vous pouvez librement utiliser en lieu et place des DNS par défaut de votre fournisseur d'accès. Quel intérêt ? Dixit Google cela permet une navigation plus rapide car leurs DNS sont plus vite mis à jour et utilisent le DNS prefetching (chargement anticipé d'informations). Parallèlement cela sécurise l'internaute en le protégeant par exemple d'attaques de type DNS poisoning ou DDoS.
Utilité moins avouable, ces DNS alternatifs permettent aussi de contourner un éventuel filtrage pouvant être imposé aux FAI, comme par exemple le blocage de l'accès aux sites de paris en ligne jugés illégaux qui vient d'être adopté par le gouvernement.
Si confier vos requêtes de résolution au géant de Mountain View ne vous enchante pas il existe également OpenDNS, un projet permettant de se connecter à des serveurs DNS libres. Son avantage est aussi de fournir des fonctionnalités complémentaires parmi lesquelles le filtrage des sites adultes. Pour en bénéficier il suffit de s'inscrire sur le site, puis en vous connectant à votre tableau de bord vous pourrez activer le filtrage dans l'onglet Settings (option Web Content Filtering).
Par défaut 3 niveaux de filtrage prédéfinis sont proposés, mais vous pouvez sélectionner vous même les catégories accessibles. Accessoirement vous pouvez spécifier des sites devant être systématiquement bloqués ou non.
Pour mettre en oeuvre le filtrage il suffit ensuite de modifier sur la machine concernée la configuration IP pour pointer vers les deux DNS d'OpenDNS (208.67.222.222 et 208.67.220.220). Dans le cas où votre FAI vous fournit une adresse IP dynamique un logiciel client est téléchargeable. Son rôle est de détecter le changement de votre adresse IP et de notifier le service OpendDNS afin que vos paramétres continuent d'être appliqués à votre réseau.
Pour le second niveau de protection nous ferons appel au Contrôle parental de la suite Microsoft Windows Essentials. La toute première étape est de créer sur le PC concerné un compte pour les enfants puis, toujours sur la même machine avec votre compte administrateur téléchargez puis installez l'application. Si vous n'avez pas besoin de tous les outils du package (SkyDrive, Mail, Messenger, etc...) je vous conseille l'option "Choisir les programmes à installer", vous pourrez alors sélectionner uniquement le Contrôle parental.
Le logiciel se trouve par défaut dans dans le groupe "Windows Live" dans la liste des programmes. Pour vous connecter vous devez disposer d'un compte Microsoft Live ou Hotmail. Une fois logué vous devriez voir le compte que vous avez créé précédemment, ici en l’occurrence "Enfants". Cochez la case à coté pour du nom commencer la surveillance, cliquez sur le bouton Suivant puis Enregistrer.
L'accès aux différentes options et paramétrages se fait ensuite directement en ligne sur le site Microsoft Family Safety, toujours en utilisant le même identifiant Microsoft.
Sans entrer dans tous les détails parmi les outils disponibles on retrouve un filtrage web avec des niveaux prédéfinis/personalisable, le rapport d'activité pour afficher les sites consultés/le temps passé sur l'ordinateur, la possibilité de mettre ne place des créneaux horaires ou bien des restrictions sur le lancement de certaines applications/jeux.
L'utilisation simultanée de ces deux systèmes devrait au final vous permettre d'envisager plus sereinement l'oxymore internet et les enfants.